Masturbation (Jean Cocteau)
Ce n'est pas à cause du fisc
Qu'à mon réveil je suis plus raide
Qu'un clocher ou un obélisque
Un cheval que le rut obsède
Je me sens frustré et je bisque
De n'avoir pas à mes côtés
Le cul expert en volupté
D'une accommodante odalisque
Je ne peux remettre à demain
Je sais me servir de mes mains
Et tel une alerte infirmière
J'enfonce un doigt dans mon derrière
Je soupèse mes couilles fermes
Bien arrondies gonflées de sperme
C'est à peine si je m'étonne
Que la gauche un peu plus ballonne
Avant de trouver le tempo
Je me libère le pénis
En tirant doucement la peau
Jusqu'à la toison du pubis
Mon gland se gonfle et se redresse
Je mouille alors mes doigts agiles
Je le chatouille et le caresse
Comme un potier tourne l'argile
Je vais et viens le long du frein
Avec un doigt vif et serein
Que je calme et que je retiens
En bon branleur épicurien
J'ai humecté ma paume rose
Qui glisse sur mon abricot
Dans un mouvement virtuose
Allegretto ma non troppo
Mes mains fermées sur mon pénis
De haut en bas vont et coulissent
Comme un anus ou un vagin
Que je pénétrerais sans fin
En fermant les yeux j'éjacule
Dans un puissant jet majuscule
Qui envoie vers le ciel ma sève
Mieux que le jet d'eau de Genève
Ce n'est pas à cause du fisc
Qu'à mon réveil je suis plus raide
Qu'un clocher ou un obélisque
Un cheval que le rut obsède
Je me sens frustré et je bisque
De n'avoir pas à mes côtés
Le cul expert en volupté
D'une accommodante odalisque
Je ne peux remettre à demain
Je sais me servir de mes mains
Et tel une alerte infirmière
J'enfonce un doigt dans mon derrière
Je soupèse mes couilles fermes
Bien arrondies gonflées de sperme
C'est à peine si je m'étonne
Que la gauche un peu plus ballonne
Avant de trouver le tempo
Je me libère le pénis
En tirant doucement la peau
Jusqu'à la toison du pubis
Mon gland se gonfle et se redresse
Je mouille alors mes doigts agiles
Je le chatouille et le caresse
Comme un potier tourne l'argile
Avec un doigt vif et serein
Que je calme et que je retiens
En bon branleur épicurien
J'ai humecté ma paume rose
Qui glisse sur mon abricot
Dans un mouvement virtuose
Allegretto ma non troppo
Mes mains fermées sur mon pénis
De haut en bas vont et coulissent
Comme un anus ou un vagin
Que je pénétrerais sans fin
En fermant les yeux j'éjacule
Dans un puissant jet majuscule
Qui envoie vers le ciel ma sève
Mieux que le jet d'eau de Genève
1 commentaire:
"C'est la diane dans la cour de la caserne
Rêve trop court
Aube, lanternes mal éteintes
Nous nous réveillons
Fanfare en haillons!"
Autre poème de Cocteau. Je connaissais ses dessins érotiques, pas ses vers salaces. Merci!
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